Surnommée la « petite Venise du Nord » en raison des nombreux canaux qui la
traversent et des hortillonnages, Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers
pittoresques, témoins d'une histoire bimillénaire.
Ces maisons traditionnelles des
faubourgs, en briques et à étages
L'amiénoise simple comprend une
fenêtre au rez-de-chaussée et un étage, avec combles et cave. Elle est
construite sur une parcelle de quelques mètres de large mais est en revanche
très profonde, et pourvue d'un jardin, formant des cœurs d'îlots verts et des
quartiers peu denses. L'amiénoise double compte deux fenêtres à chaque niveau
Dans les quartiers historiques comme
le quartier Saint-Leu, les façades utilisent largement le bois, en colombages ou en bardage, et le torchis.
Edifices à ne pas manquer le Beffroi
Évoqué pour la première fois en 1244
le Beffroi a été reconstruit en 1406 à base de pierres blanches alors qu'il
était bâti en bois auparavant. De style gothique et jésuite, l'édifice
permettait de veiller sur la ville en surveillant ses alentours. Il a également
fait office de prison.
Et la Tour Ferret
Inaugurée en 1952, cette tour porte
le nom de son concepteur, Auguste Perret. Elle fut classée monument historique dès 1975.Culminant à 110
mètres, elle a longtemps été le plus haut gratte-ciel
Mais l'édifice le plus prestigieux est sans contesté
La cathédrale Notre-Dame , édifice catholique dédiée à la Vierge Marie
Sa construction a commencé au XIII siècle .C'est la plus vaste cathédrale de France par
ses volumes intérieurs, et seule la cathédrale St Anne de Beauvais la
dépasse en hauteur.
Elle est considérée comme l'archétype
du style gothique classique pour la nef et du gothique rayonnant pour le chœur. Le
style gothique flamboyant est présent dans
les rosaces de la façade occidentale et
du transept et les parties hautes de la tour nord
Trois portails sur la façade occidentale
à gauche le Portail St Firmin et ses médaillons représentant le calendrier agraire
A droite le
Portail de la Mère-Dieu avec cette belle statue de la Vierge
Le groupe devant le Portail du Centre, Portail du Jugement dernier
Tympan du portail du Jugement
dernier : le Christ du Jugement. À ses côtés, à genoux, la Vierge Marie et
saint Jean intercèdent en faveur du salut des âmes
Et les statues des prophètes ou des apôtres
Support sculpté de statue
Au-dessus de ces portails s'élèvent les deux tours
reliées au XIX siècle par la galerie des sonneurs
remodelée par Viollet-le-Duc
Aux pieds de ces Tours une galerie avec les Rois et
l'Ange qui joue de la Trompette sur le Gâble du Portail du Jugement Dernier
Façade Sud du transept avec ses Arcs-Boutants
En 1528, la flèche de la cathédrale ayant été détruite
par la foudre, on procéda à l'édification d'une nouvelle. Sa structure en charpente est
recouverte de feuilles de plomb dorées et agrafées entre elles, de même que les
statues du clocher et son sommet est à 112,70 mètres du sol. La flèche fit
par la suite l'objet de nombreuses réparations.
Plan de la Cathédrale
La Nef La nef est composée de six travées rectangulaires à
voûtes quadripartites barlongues. Elle est bordée de chaque côté d'un
collatéral de même longueur, mais possédant des voûtes carrées. Sa hauteur sous
voûte est de 42,3 mètres
La pièce maîtresse du dallage de la Cathédrale est un LABYRINTHE octogonal
situé au niveau de la cinquième travée de la nef. Il est long de 234 mètres. Au Moyen Âge, certains pèlerins venus vénérer
les reliques de saint Jean-Baptiste, dont le crâne avait
été ramené en 1206 par lechanoine Wallon de Sarton,
le parcouraient à genoux, à la manière d'un chemin de croix.
Ils devaient pour cela suivre la ligne noire. C'était une épreuve que devaient
subir ceux qui désiraient se sanctifier, ou gagner quelques indulgences ou
encore expier des péchés graves qu'ils avaient commis
Le centre du labyrinthe avec
l'effigie des trois architectes et de l'évêque Évrard de Fouilloy, et une bande de cuivre marquant le début de la construction
en 1220
Le grand Orgue de la
cathédrale d'Amiens dont la création remonte à 1422 est l'un des plus anciens
et des plus haut perchés de France (17 m au-dessus du sol).
Le buffet principal date du XVI siècle
La chaire est supportée par des
statues grandeur nature des trois vertus théologales : la Foi
, l'Espérance
et la charité. Elle possède un toit ou abat-voix formé de nuages d'où
s'échappe une colombe, symbole du Saint-Esprit
Gisant de bronze d'Évrard de Fouilloy,
à ses pieds, deux créatures fantastiques représentent le mal. L'évêque est
représenté en grande tenue épiscopale.
De très belles grilles séparent le choeur dans la nef
Au delà de cette grille Les StallesRéalisées en bois blond de chêne,
les stalles de Notre-Dame d'Amiens sont exceptionnelles,
elles représentent le plus vaste ensemble d'ébénisterie que nous ait légué
l'art gothique. De style flamboyant finissant, elles ont été conçues par les
maîtres huchiers Arnould Boulin, Antoine Avernier et Alexandre
Huet et exécutés en 11 ans entre 1508 et 1522.
Elles mettent en scène plus de
4 000 personnages. Les stalles étaient au nombre de 120 à l'origine,
elles sont 110 aujourd'hui, dont 62 hautes et 48 basses.
Et enfin
le Maître d'AutelLe nouveau maître-autel baroque fut
installé dès 1751. Il est surmonté par une gloire, et composé de grandes sculptures baroques ornées d'or, dessiné
par l'architecte avignonnais Pierre-Joseph Christophle et sculpté par l'Amiénois Jean-Baptiste Dupuis. On l'appelle la Gloire eucharistique. Sur un
soubassement de marbre, elle a la forme d'un tourbillon de nuages entouré d'un
halo de rayons de lumière faits d'énormes aiguilles dorées. Au centre, se
trouve la colombe eucharistique . Tout autour de la colombe, des anges et des angelots
virevoltent dans l'amas de nuages. Aux deux extrémités de la scène, haute de
plus de quinze mètres, on peut voir les effigies de la Vierge à gauche, et de
saint Jean à droite.
A gauche des grilles du choeur,
La Chapelle Saint SébastienLa peinture Cruxifixion est de Guillaume Hergosse
Mausolée du Chanoine Guilain Lucas
Deux tombeaux sont situés dans la partie sud de
la clôture du chœur
Celui d'Adrien de Hénencourt
et celui de Ferry de Beauvoir
Les frises racontent l'histoire de St-Firmin
La clôture septentrionale du chœur est de même
structure que la clôture méridionale, mais son soubassement ne contient aucun
tombeau. On y voit des reliefs dans des quadrilobes, représentant les divers
épisodes de la naissance de saint Jean Baptiste,
Un haut relief très travaillé représente Jésus et les marchands du Temple de Jérusalem
De 1290 à 1375, on construisit les
chapelles latérales de la nef, non prévues au départ. Elles sont au nombre de onze, six
sur le collatéral nord et cinq sur le collatéral sud, les plus anciennes à
l'est, les dernières à l'ouest.
Chapelle St Sauve
Chapelle St Jean du Voeu
Chapelle Axiale dite de Notre Dame de la Drapière
Chapelle Ste Theudosie et son rétable
Chapelle St Jacques Le Majeur dit du Sacré-Coeur
avec les drapeaux des Alliés de la 1ère Guerre Mondiale
Nous quittons ce lieu cultuel pour un lieu prisé aussi par les touristes
Les Hortillonnages
Situés au cœur d'Amiens, sur 300 hectares, les Hortillonnages constituent une mosaïque
de jardins flottants entourés de canaux (rieux en picard).
Maraîchers ou d'agrément, ces jardins sur l'eau constituent le poumon vert de
la ville.
Prenons une barque pour sillonner ces canaux
Cultivés depuis 2 000 ans,
ces îlots à la terre fertile furent conçus par les romains afin d'y cultiver
des légumes pour les troupes de Jules César. Ils forment aujourd'hui une
ceinture végétale de 2 000 parcelles aux abords du centre-ville. On y
circule en barque à fond plat, appelée « barque à cornet »,
permettant d'accoster facilement sur les berges fragiles des parcelles cultivées.
Les fruits et légumes qui y sont
produits sont vendus chaque samedi sur le « marché sur l'eau »,
dans
le quartier Saint-Leu.
L'origine du mot vient du picard hortillon qui
signifie maraîcher et dérive du latin hortillus, petit
jardin.
Nous quittons ces jardins sur l'eau , havre de paix pour les Jardins de Maizicourt