Belle journée pour une visite du Fort de Queuleu très captivante et pleine d'émotions
Le
fort de Queuleu a été construit en 1867.L’architecture s’inspire des enceintes
bastionnées, perfectionnées par Vauban puis par Louis de Cormontaigne
À partir de novembre
1918, le fort sert de camp pour prisonniers de guerre. Des soldats allemands,
italiens, russes y sont regroupés. Il est géré par l’armée française
En 1919, le fort de Queuleu est désarmé par l’armée
française. Il est alors occupé par différentes unités françaises, notamment
vers 1925 par le 18e régiment
de tirailleurs algériens
En juin 1940, il est
réinvesti par l’armée allemande. En 1940-1941, il est réutilisé par les nazis
en camp de détention pour prisonniers de guerre, puis en 1943-1944 en commando
du camp de concentration de Natzweiler-Struthof et en camp spécial d’interrogatoire de la Gestapo, antichambre de la
déportation.
Nous entrons par la même porte par laquelle accédaient les personnes pour leur interrogatoire
Les yeux bandés et les mains liées , ils descendaient par ces escaliers. Ils étaient déjà meurtris en arrivant en bas de ces marches
Le commandant ,Georg Hempen ,du Sonderlager disait d'ailleurs
« Ici vous êtes en enfer et Satan c’est
moi ! »
« Un à un, on nous jetait dans une sorte
de bureau dans lequel un adjudant de la Gestapo nous demandait notre état
civil. Tiens voilà un instituteur… Apprenez-lui les méthodes de l’école
des SS ! dit le commandant aux jeunes SS. Se tournant vers moi, il me
cria : N’oublie surtout pas que tu n’es plus monsieur …… mais que tu
t’appelles à partir d’aujourd’hui, le numéro 124 ! »
Avant de passer dans ces bureaux pour les interrogatoires, les prisonniers restaient en attente contre les murs , toujours les yeux bandés , bras levés et mains liées.
Cellules des prisonniers
« Il
m’est impossible de décrire ici tout ce que j’ai vu et vécu dans ce camp
spécial. Le fort de Queuleu était un véritable enfer, un lieu de terreur, de
mauvais traitement et de cruauté, où mourraient des êtres innocents. Je fus mis
dans la cellule 3 et attribué au travail dans l’atelier. C’est dans la cellule
3 que furent amenés tous les détenus à moitié mort par suite des coups reçus ;
certains avaient le crâne fracturé, d’autres la poitrine enfoncée, d’autres des
blessures par baïonnette, et parfois des fous. »


Depuis le lever
à 6 heures jusqu’au coucher à 20 heures, il faut passer toute la journée assis
sur les bancs, devant les lits en station rigide, la tête tournée vers la porte
de la cellule, mains liées et yeux bandés, sans broncher, sans parler, sans
bouger, sans quoi les coups de trique ou de crosse de fusil de la sentinelle
pleuvent. Deux interruptions d’une heure cependant. La première, le matin de 7
à 8 heures, la seconde de 18 à 19 heures pour les besoins naturels qui se font
dans une lessiveuse : une heure pour les 84 occupants de la cellule. A
midi, il n’y a que dix écuelles : les dix premiers mangent, passent
ensuite l’écuelle de soupe ou de café aux dix suivants et ainsi de suite. Mais
comme on mange yeux bandés et mains liées, cela consiste surtout à tremper son
visage dans la gamelle qui tient péniblement. La nuit, les détenus dorment à
deux sur la même paillasse mais dans le sens opposé, la tête de l’un aux pieds
de l’autre pour ne pas communiquer. »
Salle d'eau
Eau glacé mais peu accessible aux prisonniers ,mais aussi lieu de punition
Les cellules individuelles
« Pour
se faire, il fallut plus de 1000 briques et les quantités de ciment et de sable
correspondantes. Les prisonniers des cellules 3 et 4 durent, par des grands
froids, décharger et amener les briques par une chaîne de mains à mains, du
camion à la cave. Le sang coulait des mains blessées et malheur à celui qui
laissait tomber une pierre. Les matériaux étaient ensuite transportés sur une
civière au pas de course ininterrompu. Tout ceci à grand renfort de cris et de
coups. »
Dans ces cellules on y restait debout le jour sans bouger et coucher la nuit
Corvée de lessive des couvertures à l'eau glacée
Les compétences des prisonniers étaient utilisées pour les SSIci "Salon du coiffeur "
Seulement 3 hommes ont réussi à s'évader de ce Camp
Nous terminons la visite par les lieux de vie des SS
Belle architecture de ce Fort
Nous sortons par la Porte des Officiers et non celle des prisonniers
L'air libre pour nous mais pas pour ces hommes et femmes qui ont subi des sévices inimaginables durant leur incarcération.
Merci à notre guide de ce jour et nous vous invitons à soutenir les bénévoles de cette Association du fort de Metz - Queuleu